Préambule : Xave a écrit ici un post qui a suscité ici un autre post de Mitternacht, auquel Xave a répondu .

Tout ça m’a donné envie d’y ajouter mon grain de sel, parce que ça me parle, même si je ne me reconnais pas dans la situation particulière d’Henriette et Firmin, ou de Xave et Julie. Ces deux situations me font en fait penser à un problème beaucoup plus général, que j’ai rencontré notamment lors de discussions avec des filles. On va donc faire des grosses généralités, tout en gardant en tête que tout le monde est différent blablabla. Quand je dis les filles, ne venez pas hurler à la généralisation abusive : je ne cherche pas à établir des lois sur le fonctionnement des filles, mais à relever un système que j’ai souvent observé, même s’il se manifestait toujours de façons différentes.
Pour finir avec les bémols en vigueur lorsqu’on se lance dans ce genre de réflexion : je ne connais pas Xave, je ne connais pas Julie, loin de moi l’idée de donner une explication sur ce qui leur est arrivé. Je me sers juste de ces posts comme point de départ.

On dit souvent que les filles sont insatisfaites et contradictoires. En fait, j’ai l’impression que les filles croient savoir ce qu’elles veulent, et lorsqu’elles l’obtiennent, elles se rendent compte que ce n’était finalement pas ça qui leur manquait.
Pas mal de filles réclament de l’attention de la part de leur copain, se plaignent qu’il ne les appelle pas, voudraient qu’il soit toujours là, etc. Or, si le copain se met à devenir un peu plus présent, elles ont envie de se barrer en courant.
C’est un peu, au fond, ce qu’on retrouve chez l’Henriette et le Firmin de Mitternacht : Henriette réclame les attentions de Firmin et refuse qu’il désire ailleurs, mais dès qu’il cesse de désirer ailleurs, elle n’en veut plus.

C’est là que les hommes doivent résister, ne pas se laisser bouffer. Non seulement pour leur propre survie, mais aussi parce qu’au fond, c’est ça que veut la fille : que le mec lui prouve qu’elle n’est pas tout pour lui, et qu’il n’est pas prêt à céder à ses caprices, à tout sacrifier pour elle.

Comme tout le monde, la fille a besoin de manque pour désirer. Si son mec fait tout pour elle, s’il répond à toutes ses demandes, s’il les prend au pied de la lettre, il va s’apercevoir qu’il s’est trompé. C’est l’histoire, racontée par un prof, de la fille qui dit à son amant : Mords-moi ! Le type s’exécute et se fait hurler dessus. Il cherche à réaliser le fantasme : c’est là qu’il se plante. Car réaliser son fantasme, c’est abolir tout manque, c’est la mort de tout. Au fond, on passe notre temps à adresser à l’autre des demandes dans l’espoir qu’elles ne soient jamais satisfaites.

La femme se trompe en croyant savoir ce qu’elle veut ; l’homme se trompe en croyant que pour la satisfaire, il doit répondre à sa demande. Voilà comment on se rate.