Jeune étudiant en psychologie, voici l’indispensable guide qui t’aidera à répondre à une question cruciale : quels cours sécher ?

Évidemment, si tu te destines à la psychologie sociale, à la neuropsychologie ou même, soyons sectaire jusqu’au bout, à la psychologie du développement, hors de ma vue ; je ne parle qu’aux futurs psychopathologues, les vrais, les purs, l’élite de nos universités, ceux qui vénèrent Lacan et conspuent Piaget, ceux qui s’agenouillent devant Freud et qui crachent sur la tombe de [insérez ici le nom de n’importe quel chien de comportementaliste].

Après de nombreuses années d’observation, je suis en mesure de vous livrer un ensemble exhaustif des tableaux cliniques que vous rencontrerez chez vos profs, selon leur orientation théorique :

  • le psychiatre est ennuyeux, obsessionnel et, si possible, moustachu. Il dicte tout son cours d’un ton monocorde. Vous pouvez vous passer d’aller l’écouter, surtout si vous disposez du cours d’une de vos copines qui y a eu droit l’année dernière ; cela vous fera gagner de précieuses heures de votre vie (traduisez : vous pourrez aller boire des coups). Si le psychiatre est aussi psychanalyste, tout n’est pas perdu : cf. plus bas.

    Exemple :

    « I. Clinique… des troubles… névrotiques… de l’enfant.

      a) La… névrose… d’angoisse.

        1. Chez… un sujet… en état… de veille.

          1.1. Chez l’enfant… très jeune. »

  • Dans la même veine, le prof de psychologie générale, et le prof d’apprentissage de la lecture ou d’acquisition du langage ou toutes ces horreurs développementales, sont des genres de Détraqueurs : ils vous enlèvent toute envie de vivre, évitez-les (débrouillez-vous pour vous procurer le PowerPoint de leur cours, sur lequel ils mettent TOUT le contenu du cours, ce qui est complètement idiot mais bien pratique quand on n’y a pas mis les pieds de l’année).

    Exemple : j’en ai pas, j’y vais jamais.

  • Le prof de psychologie différentielle (de tests, quoi) est stupide. Toujours. Il n’a aucun sens clinique, car il est stupide, et compense avec l’utilisation intensive de tests (facile, croit-il, il suffit de lire les résultats) au point qu’il finit par ne plus faire que ça (en même temps, ça paye bien, pourquoi se priver). Pour faire croire qu’il a une culture analytique, il fait des interprétations à l’emporte-pièce (« Kevin a fait son dessin en haut de la feuille, or ça peut nous rappeler le toit des maisons, dans les dessins d’enfants le toit de la maison c’est le père, alors ici on peut dire qu’il se place sous la protection du père » — Je vous jure que c’est authentique.) Cela dit, ne séchez pas les cours de tests, parce que c’est important. Subissez héroïquement.

    Exemple (presque pas fictif) : « Alors, d’après cette présentation clinique, qu’est-ce qu’on peut proposer comme solution personnalisée à Allan ? Oui, un Q.I. Et on va aussi lui faire passer une épreuve projective. …Oui ? …Oui, comme pour Marjorie, Christophe, Théo et Léa ; qu’est-ce que vous voulez dire par là ? (sourire crispé de lapin) »

  • Le psychanalyste est passionnant (forcément). Il fait son cours sans plan et sans papier, en totale improvisation, et le parsème de traits d’esprit et de piques brillantes dirigées vers les Québécois en général et les comportementalistes en particulier ; il est méprisant et arrogant, mais il peut se le permettre, ce qui, vous en conviendrez, est assez rare.

    Exemple : « L’Autre est convoqué dans les actes violents, y compris dans ceux dirigés vers la personne propre ; mais qui est cet Autre ? On s’attachera cette année à dégager une figure de l’Autre – je me trouve vachement brillant, aujourd’hui – je vous ai parlé des Québécois ? »

Si avec ça, vous vous en sortez pas, je peux plus rien pour vous.