Comme un lapin dans les phares d'une voiture
Araignée||jeudi 1 avril 2010||14:14 ||Lien permanent
Elle me dit : « Bon, j’ai parlé de moi, mais t’as rien raconté sur toi ! »
Je me tortille sur mon siège. Angoisse. Damned, je suis découverte.
Ah mais Madame, c’est que j’ai rien à raconter, moi. J’ai pas d’histoire, ni d’histoires, je sais rien, juste que je ne sais rien ; j’écoute les autres et je prends leurs paroles, je ne sais même pas les restituer, juste les garder en moi. Je ne suis pas une conteuse, pas un témoin, pas une polémiste, pas une écorchée, je ne respire ni la joie de vivre ni le désespoir. J’ai les oreilles ouvertes mais ma bouche est close, je vous regarde dans les yeux jusqu’au moment où je deviens le sujet de conversation, et alors mes yeux s’échappent, je balbutie trois mots pour passer à autre chose tout en regardant à côté de votre visage, je vous supplie de saisir une perche, n’importe laquelle, et de vous remettre à parler. De vous. Pas de moi.
S’il vous plaît.
Commentaires
Oh que je connais cela... Parle de toi tant que tu veux, tant que tu ne me demandes pas de parler de moi...
Ça forcément, si tu mets en face à face deux personnes qui aiment rien tant que faire se raconter l'autre, ça crée comme qui dirait des conflits d'intérêt…
Alors ce TaVille-Carnet, ça s'organise ?
:)
Pour le Maville Carnet : pas du tout. J'ai lancé un appel sur Twitter qui est resté lettre morte ; je vais poster un truc ici, on verra bien, et s'il y a deux-trois enthousiastes pour commencer c'est déjà génial !
Uh ? J'ai rien vu sur twitter moi ! J'y reva.
"Je ne suis pas une conteuse, pas un témoin, pas une polémiste, pas une écorchée, je ne respire ni la joie de vivre ni le désespoir. J’ai les oreilles ouvertes mais ma bouche est close, je vous regarde dans les yeux jusqu’au moment où je deviens le sujet de conversation"
Ça me ressemble tellement, je ne peux qu'aimer.