J’aime l’entendre dans la pièce d’à côté. Il y a ce son caractéristique des compétitions de golf qu’il regarde sur son ordinateur, avec les voix, calmes, qui commentent en anglais ; parfois sa toux, le froissement de ses vêtements ou le léger raclement du fauteuil sur le sol tandis qu’il se lève, le bruit des pas sur le sol, puis celui du robinet, suivi d’un court silence pendant qu’il boit un verre d’eau. Un soupir, une exclamation parfois. Si c’est du rugby, comme aujourd’hui, des éclats de voix, des jurons, des coups sur le fauteuil.

Ou alors il cuisine, et alors ce sont les bruits de casseroles et de poêles, le claquement du couteau sur la planche, régulier, les chocs dans l’évier, l’eau qui coule encore, et souvent les cris de rage parce qu’il s’est brûlé ou qu’il a gâché sa recette. « Quel CON ! » Il est maladroit.

Je suis allongée sur le lit, avec un livre, mais aujourd’hui, dimanche, c’est différent des autres jours parce que même si on n’est pas l’un à côté de l’autre, même si on ne se parle pas, il est là, je l’entends, et sa présence change tout.

[366 réels à prise rapide.]