Debout dans l’ascenseur, j’attends que les portes se referment. Dociles, elles ne tardent pas à le faire avec un petit « ding » distingué. Aussitôt je quitte mon air paisible de façade, je me tourne vers le miroir et avec anxiété je me vérifie.

Trois étages. J’approche mon visage de la glace pour voir si je n’ai pas l’air d’un clown avec mon maquillage, je tourne la tête de tous les côtés sans quitter mon image du regard, pour le scruter sous différents angles, le teint est OK mais j’ai des poches sous les yeux, il faut faire vite, deux étages, rouge à lèvres parfait, il me reste à montrer les dents pour voir si rien n’y est coincé, ne serais-je pas mieux avec les cheveux attachés ? Après avoir soupesé la question et évalué le temps qu’il me reste en une fraction de seconde, je sors un élastique et m’exécute, pas mal, un étage, le noir des yeux n’a pas coulé, plus le temps, je ne rentrerai pas mon t-shirt dans mon jean, quand même, ce rouge à lèvres, il est pas un peu too much ? Je suis pas trop vieille pour ce fuschia ?

Ding, la porte s’ouvre. L’air blasé, professionnel, je sors de l’ascenseur, qui, seul, aura été témoin de mes gesticulations.