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Mot-clé - CouchSurfing

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jeudi 26 août 2010

Comment je regrette de ne pas avoir mis en oeuvre une des trois mesures exposées précédemment

Or donc, notre future couchsurfeuse vient de m’envoyer un mail. Qui dit à peu près ceci :

« Salut, j’arrive lundi, où est-ce qu’on pourrait se retrouver ? Sinon, est-ce que je dois apporter des draps et des serviettes ? Oh et ça serait bien que vous ayez dans votre frigo du pain, du beurre, de la confiture et du jus pour mon petit-déjeuner. Pas grand-chose, hein, vu que je reste seulement deux jours. »

Je sens qu’il va nous falloir faire montre de pédagogie pour réexpliquer le principe à notre charmante visiteuse. À moins qu’on lui refile une fausse adresse.

vendredi 16 juillet 2010

Comment revenir subtilement sur un accord

Résumé des échanges avec une couchsurfeuse :

— Salut, je suis sympa, je voudrais squatter votre canapé en septembre.

— Salut, pas de problème, dis-nous tes dates exactes.

— Merci, j’aurais quelques questions : pour commencer, je ne souhaite pas partager le salon avec un autre couchsurfeur, est-ce que je serai seule ? Est-ce que vous avez l’habitude d’envoyer des photos de l’appart aux gens que vous recevez ? 

— Tu ne partageras pas la pièce, seuls les couchsurfeurs qui viennent ensemble doivent dormir ensemble. Pour les photos, on ne nous a jamais demandé ça, mais si tu as absolument besoin de voir l’endroit je peux t’en envoyer. 

— Non non, pas la peine, tant que c’est propre et rangé.

— …

J’hésite entre plusieurs réponses :

1. — Heu finalement on va avoir une urgence inattendue en septembre, genre un décès dans la famille, donc vraiment désolés mais on va pas pouvoir te recevoir. kthxbye

2. — Aaaahh, mais fallait le dire plus tôt que tu voulais loger chez des gens propres, on aurait dit non tout de suite. Non parce qu’en fait on vit avec douze chiens dans quatorze mètres carrés et on se lave uniquement les années bissextiles.

3. — Je viens de réaliser que tu sembles craindre la promiscuité avec d’autres personnes, et j’ai oublié de te dire que Vlad a l’habitude de violer les femmes qu’on reçoit pendant que je filme. Du coup je pense qu’on ne va pas te convenir. Bisous.

Alors ?

mardi 4 mai 2010

CouchSurfing FAIL

On part à Porto pour quatre jours la semaine prochaine, et on a eu envie de retenter le couch surfing, parce que sinon on ne rencontrera personne. Et aussi parce que c’est moins cher, soyons honnêtes.

Alors en ce moment je suis en train de spammer tous les couch surfeurs de Porto, et c’est assez traître ce truc parce que quand tu fais une recherche sur le site, tu as 9056358248 réponses pour la ville, donc tu te dis « Wahou tranquille Émile, on va trouver à l’aise » ; alors tu envoies un mail, puis deux, tu attends les réponses, elles ne viennent pas, tu en renvoies deux, tu attends, refus, tu en renvoies trois, un type te dit « Ajoute-moi sur MSN qu’on fasse connaissance » (WTF ??) et tu l’ajoutes à tes contacts et de son côté il ne t’ajoute pas aux siens, tu lui renvoies un message sur le site pour savoir ce qui se passe, pas de réponse, tu décides de laisser tomber, tu recommences ton spam, refus refus refus et ton départ est dans une semaine et t’as toujours nulle part où crécher.

En plus, les demandes, faut les chiader. Les gens, ils aiment pas le copié-collé. Donc on en fait quand même, mais on se débrouille pour toujours insérer une petite phrase qui fait la différence, qui montre qu’on a lu le profil (« Moi aussi j’adore le design/la salsa/les gens tolérants/Requiem for a dream ») et qu’on a grave kiffé la personne derrière, même si c’est un type avec une gueule de pervers qui dit préférer les guests filles. Et le plus dur, c’est qu’il faut avoir l’air sympa. Alors pour ça j’ai trouvé un truc : les points d’exclamation. Faut en mettre partout. Ça donne l’impression qu’on est hyper dynamique (même si on est du genre couché à 21h), qu’on est fun, qu’on croque la vie comme dans une pub Sunny Delight. Le tout c’est de trouver la juste mesure pour pas avoir l’air hystérique. On peut aussi glisser discrètement une promesse de pot-de-vin, genre « We can cook delicious French food ! » (et là tu leur fais une tarte aux poireaux et ils sont contents).

Bon, en fait ne suivez pas mes conseils, visiblement ça marche pas. Vous connaissez du monde à Porto ? On est vachement sympa.

mardi 29 septembre 2009

Comment se remonter l'estime de soi à peu de frais

C’est agréable de recevoir des Couch Surfeurs chez soi. Ça vous renvoie une image idéale de vous. Exemple pratique, hier soir : Vlad et moi on reçoit un Mexicain et une Allemande. Moi, grosse flemme de faire à manger, je leur torche en deux minutes une tarte poireaux-saumon.

Résultat : exclamations, ravissement, tout le monde se ressert.

C’est cool de vivre dans un pays où le minimum de l’élaboration culinaire correspond, chez d’autres, à l’hôtel 18 étoiles.

mercredi 17 juin 2009

"Opening our homes, our hearts, and our lives"

Vlad et moi on a décidé qu’en Écosse on allait couchsurfer. Le couchsurfing, pour les niais, c’est un système d’échange de canapé : je m’inscris sur le site et je propose mon clic-clac Ikea à quiconque cherche un logement à Bordeaux ; je peux contacter quelqu’un qui propose son clic-clac Ikea à Edimbourg.

Le site qui a lancé ce système, c’est CouchSurfing.org, un site baba-cool fondé par des types qui veulent rendre le monde meilleur. Non, non, je plaisante pas, ils sont sérieux : « As a community we strive to do our individual and collective parts to make the world a better place, and we believe that the surfing of couches is a means to accomplish this goal. » (En gros, ça veut dire qu’ils veulent faire du monde un endroit meilleur et qu’ils croient que le surf de canapé est un moyen pour atteindre ce but.) Je vous en remets un bout, c’est inénarrable : « We open our minds and welcome the knowledge that cultural exchange makes available. We create deep and meaningful connections that cross oceans, continents and cultures. » (Nous ouvrons nos esprits et accueillons le savoir que l’échange culturel rend possible. Nous créons des connections profondes et pleines de sens qui franchissent les océans, les continents et les cultures.) Le principe, c’est pas seulement le canapé, c’est surtout d’ouvrir son coeur pour être plus tolérant et accueillir la différence de l’autre parce que tous les humains sont égaux, tu vois, viens mon frère on va fumer un pétard en chantant du Dylan autour d’un feu.

Moi j’adore complètement. J’ai rarement l’occasion de rencontrer des gens comme ça et j’avais oublié que ça pouvait exister. En cherchant des canapés à Edimbourg j’ai trouvé une fille qui vit dans une communauté — « vous pouvez venir même si je ne suis pas là, ils ont l’habitude, par contre on vit dans des maisons dans les arbres ». Là je crois que je suis pas encore prête, surtout qu’il y a sur le site des commentaires de gens qui s’y sont rendus et qui se sont barrés à cause des rats ; en revanche j’ai aussi trouvé un certain Paul Winter qui est avocat et qui a l’air très gentil, pas trop hippie et qui est prêt à nous faire visiter le coin. Je lui ai écrit, mais le problème c’est qu’il faut aussi qu’on lui plaise, alors j’ai rédigé en anglais un profil se voulant ressemblant mais un peu marrant et attractif en même temps, ce qui n’est pas évident parce qu’en vrai Vlad et moi on est pas très très sympa.

Ça me plaît comme idée parce que tout le monde a l’air super enthousiaste et peace and love, et même si je suis sûre que dans la vraie vie la moitié sont des cons comme partout, j’ai l’impression que lorsqu’on y sera, les gens qu’on va rencontrer seront tous sympa et ouverts parce que ça aura été fait dans le cadre d’un projet qui nous sort du quotidien. Je veux dire, moi-même je ne suis pas exactement la fille qui aime tout le monde, et pourtant quand je me balade sur ce site j’ai envie de tous leur faire des bisous. Je me sens même prête à laisser quelqu’un dormir sur mon canapé, alors qu’hier encore, si on me l’avait demandé, j’aurais dit : « pas de puces sur mon Ikea beige ».


CouchSurfing
, le site qui rend aimable.