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Mot-clé - Les gens sont fous

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mercredi 14 octobre 2009

Internet, ou comment découvrir de nouvelles perspectives

Mon hobby récurrent, c’est le tricot. En ce moment je suis à fond dedans, peut-être parce que l’hiver arrive et sans aucun doute parce que je suis au chômage. Comme je vis pratiquement sur Internet — je pose toutes mes questions existentielles à Google — j’aime aussi passer du temps sur des gadgets 2.0 comme Twitter ou, ma dernière découverte, ravelry.
Je vous passe les détails, il s’agit d’une communauté de gens qui font du tricot ; c’est rempli de features inutiles comme mettre des photos de son ouvrage en cours, déclarer ses différents types d’aiguilles ou de pelotes et avoir des amis. Le tout dans un design 2.0 avec du drag’n’drop, vous voyez le genre.
Bon, tout ça pour vous raconter ma dernière trouvaille : aujourd’hui, en cherchant des modèles de trucs rapides à faire pour écouler ses restes de pelotes — j’ai plus de sous et je vois Noël approcher avec angoisse — je tombe sur une catégorie « naughty ». Intriguée (mais que peut-on bien faire de « naughty » en tricot ?) je vais voir, et je tombe sur un pénis. Un pénis en tricot. Oui. Il y a des gens pour passer du temps à se faire un pénis en tricot. Et pour publier le patron. Et comme on peut voir combien de personnes sont en train de travailler sur ce patron, j’ai pu apprendre avec effroi qu’il y a actuellement 171 dingues qui s’attellent à cette merveille.
Juste sous le pénis, il y avait un sein, nonchalamment posé sur une table basse à côté d’un vase. Et un coussin en forme de coeur avec inscrit, et attention, ce sera le mot de la fin : « SPANK ME ».

mardi 14 juillet 2009

Avant d'aller m'écrouler dans mon lit

Aujourd’hui j’ai trouvé, sur le sol de la cuisine d’une vieille bicoque puant la clope, une souris agonisant dans une tapette ; le vieux monsieur attendait qu’elle crève et l’aura sans doute mise dans la poubelle ensuite, et demain je vais encore trouver la poubelle pleine de mouches. La télé hurlait Carole Rousseau et de la musique militaire, le monsieur fumait des Gauloises et refusait d’aérer ; ensuite je suis partie chez un autre monsieur, jeune celui-là, qui est vraisemblablement schizophrène et qui a de temps en temps des sortes de blocages, il freeze comme mon ordinateur. Il me regarde fixement jusqu’à ce que je dise quelque chose et il se tient beaucoup trop près et il me demande sans cesse la permission pour tout. Après je suis partie donner à manger à une vieille dame qui a la maladie d’Alzheimer ; son fils insiste pour qu’elle finisse son assiette que je lui donne à la cuillère et il parle d’elle en sa présence, me racontant à quel point c’est triste parce qu’avant elle était mieux et que maintenant les rôles sont inversés car lorsqu’il était petit c’est elle qui le forçait à manger. Puis après c’était une autre dame qui parlait tout le temps, elle m’a paru très jeune bien qu’elle soit très vieille ; elle parlait pendant que je m’affairais et maintenant je connais sa famille de A à Z, et à la fin elle ne me laissait pas partir, j’ai pris en douce une photo du papier peint de sa salle de bain. Après je suis retournée gaver la dame qui a Alzheimer alors qu’elle avait vomi à midi ; demain, lorsqu’elle en aura assez, au lieu d’attendre qu’elle ait oublié qu’elle en avait assez pour lui enfourner une nouvelle cuillerée dans la bouche, je donnerai discrétos le reste au clébard dégueulasse qui s’obstine à me lécher les pieds. Comme ça tout le monde sera content.

vendredi 5 juin 2009

C'est beau Bordeaux

J’attends le tram avec mes pêches et mes bananes à la main. En face de moi, un faux blond avec une tête de maquereau et une oreillette de portable collée sur la face a garé sa voiture. Il est debout à côté de la voiture, côté conducteur, portière ouverte, la main sur le klaxon. Il regarde au loin comme s’il guettait quelqu’un et il klaxonne comme un fou.

Il hurle : “Bébé !”

Il klaxonne.

“Mon doudouuuuuuuuu !”

Il klaxonne. Encore et encore.

Il finit par renoncer, monte dans sa voiture, démarre et s’arrête dix mètres plus loin, devant l’entrée du magasin. J’ai eu le temps de voir un pare-soleil Disney représentant deux princesses sur la vitre arrière gauche.

Deux jeunes femmes montent dans la voiture. Je me demande laquelle est Bébé et laquelle est son doudou…

Une heure plus tard, je suis à nouveau dans le tram ; un type du genre grosse brute, 25 ans, pochette Vuitton, crie dans son téléphone.

“Non mais moi s’il faut faire de la garde à vue je la fais, hein…

(…)

Vous cherchez vraiment les emmerdes. C’est tout ce que vous savez faire !

(…)

Faut pas vous étonner si quand vous allez dans les cités vous vous faites taper dessus…

(…)

Ouais, à tout à l’heure.”

Cinq minutes plus tard son téléphone sonne.

“Allô ! Ah salut ! Ouais… Attends, je t’entends plus.

(…)

Allô! Allô ! ALLÔ ! Putain tu captes pas dans ton con pays ! Ah si là c’est bon je t’entends.

(…)

ALLÔ ! ALLÔ ! ALLÔ ! … ALLÔ ! Ah oui c’est bon je t’entends.

(…)

Attends, je t’entends plus. Allô !

(Il change de place, se relève, se dirige vers la porte.)

ALLÔ ! Ah si c’est bon, je t’entends.

(…)

Ah je t’entends plus. ALLÔ !

(Il sort du tram arrêté et y rerentre aussitôt.)

ALLÔ ! Ah si c’est bon je t’entends. Ah non je t’entends plus…”




Mais sinon, hors du tram, on rencontre des gens sympa dans ce bled.