(J'ai décidé que quand j'aurais pas d'idée de titre, je mettrais une phrase entendue quelque part qui me fait marrer.)

Ce post ne parle pas de Bukowski.

Hier, j'ai fait un truc que je ne pensais pas faire un jour. Si on m'avait dit que je ferais cette chose, j'aurais ri bien fort en faisant toc-toc avec mon doigt sur ma tempe. Et pourtant, je l'ai fait. Vous repenserez à cette histoire la prochaine fois qu'on vous parlera de la collaboration.

J'ai fait la queue pendant plus de deux heures pour acheter des tacos à un food truck.

Le rouge me monte aux joues en l'écrivant, parce que ceux qui me connaissent bien savent que : je suis contre attendre (oui, contre) ; je me mets très vite en colère, surtout quand je perds mon temps ; je me mets très vite en colère, surtout quand j'ai faim ; j'exècre les trucs fooding-branchouille moutonniers, et le camion de tacos représente à peu près la quintessence du truc fooding-branchouille moutonnier, d'ailleurs sur le comptoir les patrons avaient fièrement mis en évidence l'article du Fooding à leur gloire.

Faim + attente + concept tendance surfacturé = j'étais à deux doigts de manger un hipster.

Notez, les files des camions de bagels et de burgers n'avançaient pas plus vite. (Je ris encore en repensant à la bouffe locale promise sur le site du festival.)

Deux heures, donc. Pour bouffer des putains de tacos. Et quand j'ai finalement été servie, y'en avait plus. Donc j'ai mangé une quesadilla. Assise dans la poussière juste à côté du food truck.

#FAIL

Ajoutons à cela que la première heure s'est passée à endurer le concert de Tiken Jah Fakoly. (Qui est ce type ? Le fond de commerce du mec, c'est de venir devant un parterre de Blancs pétés de thunes à un festival écolo de droite pour répéter, le long de ce qui semble être une seule et unique interminable chanson tant elles se ressemblent toutes, que l'Afrique est exploitée, et d'encaisser le cachet, c'est ça ?)

La seconde heure s'est passée à louper un autre concert qui avait l'air bien.

Donc voilà, j'ai appris un truc hier : que le concert soit navrant ou bon, figurez-vous qu'il y a mieux à faire que de le passer à piétiner dans une file d'attente qui n'avance pas et à flipper en voyant les propositions de la carte être barrées de l'ardoise au fur et à mesure des ruptures de stock.

Évidemment, j'ai bien failli me barrer en insultant tout le monde environ beaucoup de fois, mais voilà :

— Toute sortie du site étant définitive, pas moyen de sortir pour acheter un truc ailleurs.

— Le billet était cher, donc ça faisait un peu braire de partir sans avoir rien vu.

— Tout ceci ne m'aurait pas empêché de démissionner de ma 785è place dans la queue, si on n'avait pas déjà acheté un tas de jetons pour des consos, jetons évidemment non remboursables, donc ça aurait fait VRAIMENT cher la soirée à pas bouffer et pas voir de concert.

Ne pas manger n'était pas une option (faiblesse post-running), et les trois autres pauvres food trucks étaient tout aussi débordés. Pendant ce temps, après avoir fait une demi-heure de queue pour acheter ces putains de jetons, Vlad et l'ami ont passé respectivement une autre demi-heure, puis trois quarts d'heure à attendre au comptoir qu'on condescende à leur servir une bière à trois euros. Et à la fin du dernier concert, le bar fermait, donc on n'a même pas pu finir d'écouler nos jetons en buvant une dernière bière hors de prix.

Je pardonne facilement les erreurs d'organisation à un festival qui débute, mais quand on fait la place à 31€ pour faire venir C2C et TIKEN JAH FUCKING FAKOLY alors qu'il y a des tas d'autres groupes très bien et sûrement moins chers, bref quand on a l'ambition dévorante de l'espace Darwin, super idée à la base mais qui sent de plus en plus le projet de nantis qui s'achètent une conscience, on se doit d'être irréprochable.

Par contre, les chiottes, nickel.