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Mot-clé - Psychiatrie

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lundi 6 octobre 2008

En buvant un café (avec des patients)

— Hier, j’ai été au café !

— Moi j’ai été à G. à vélo !

— Y’a du monde au café y’a du monde.

— J’ai fait un grand tour !

— Y’en a, ils viennent juste jouer au Loto !

— Moi j’aime bien faire du vélo !

— Le Loto, des fois on gagne mais des fois on gagne pas.

— … Heu, et sinon, ça a été la journée ?

— Fait pas chaud dehors.

— A l’intérieur il fait plus chaud !

— Ce matin on a eu de l’eau !

— Ça-y-est, l’hiver arrive.

— Et puis moi hier j’avais la courante !

Les stages en psychiatrie, c’est vraiment une clinique enrichissante. Dommage que je ne puisse pas vous restituer les vraies conversations — elles sont du même tonneau que celle-ci, mais en beaucoup plus drôle.

samedi 20 septembre 2008

C'est comment la psychiatrie ?

— Je me souviens, quand à l’hôpital les patients dormaient à dix dans un dortoir… Le matin il fallait changer les lits, ils étaient tellement défoncés qu’il y avait au centre du matelas un creux avec une flaque de pisse et de merde…

— Ah oui, c’est vrai, on enlevait tout ça et on mettait le tout dans le drap le moins sale, et après on balançait ça par la fenêtre du premier étage !

— Moi je me rappelle que là où je travaillais, il y avait un dortoir de dix-sept, les infirmiers pour s’amuser mettaient ceux qui pissaient le plus en haut des lits superposés.

— Une fois, j’ai glissé dans une flaque de pisse, je portais un pot de chambre, je me suis retrouvée le cul dedans ! La fois suivante je me suis pas fait avoir, dès que j’ai senti que je commençais à glisser j’ai balancé le pot de chambre plus loin…

— Ah oui, c’était pas évident des fois, hein ! Quand à sept heures du matin tu te retrouves là-dedans, parfois faut prendre une bonne respiration par la fenêtre…

C’était la parenthèse racoleuse (et authentique) pour introduire mon propos ennuyeux sur la psychiatrie. Mais je vais plutôt vous raconter une histoire, ça sera plus parlant.

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vendredi 22 août 2008

Premiers contacts

J’ai débarqué lundi dans un service de psychiatrie. Dans ce genre d’endroit, il n’est pas toujours facile de savoir qui est patient et qui est soignant, ces derniers ne portant pas toujours de blouse. Bon, évidemment, parfois c’est évident ; la jeune femme qui se baladait en chemise de nuit dans le couloir, le cheveu ébouriffé et l’oeil hagard, je ne me suis pas demandé longtemps si c’était la chef de service. Mais parfois c’est plus difficile ; ainsi cet homme entre deux âges, lunettes posées sur le bout de son nez, qui marche avec l’air de savoir où il va. Il a un regard ouvert et vif, et le voyant s’asseoir devant le magnétoscope pour le programmer, à l’aise, je statue sur son sort : infirmier.
Quelques secondes après, il m’aborde, et, pointant son stylo sur moi en souriant, il me dit : « Vous, vous êtes stagiaire psychologue !
— Oui…
Il me tend la main :
— Bonjour, je suis Thierry, je suis clown. »

J’ai des progrès à faire.