Comme je viens de non-fêter mon entrée officielle dans la grande vieillesse, j’ai l’âge requis pour prétendre à cette invention fantastique de l’État : le RSA. Pardon, rSa (parce qu’il faut bien faire comprendre aux gens que pour le gouvernement, la Solidarité c’est important).
Comme je commence à en avoir un peu assez, après douze ans et demi d’études supérieures (ou presque, ne pinaillons pas), de dépendre de mes parents, je me faisais une joie de pouvoir enfin dépendre de l’État. À la limite, je préférerais encore ne dépendre de personne, hein, mais pour le moment on a pas voulu me filer de boulot, je sais pas pourquoi, alors j’ai pas trop le choix. Donc passer d’une dépendance à l’autre me mettait en joie, au point qu’en rentrant de ma formation à la Ligue contre le cancer (ce post est de plus en plus joyeux), j’en dansais presque dans le tram. Moi qui ne danse jamais. Vous voyez bien.
Arrivant chez moi en sifflotant, j’allume mon ordinateur, je me rends sur le site de la CAF et je fais leur simulation pour savoir si on a droit au RSA, pardon, rSa.
En un mot comme en cent : non. Moi qui étais pleine d’allégresse et d’entrain (ce qui n’est pas très habituel chez moi, pour faire comme qui dirait un petit euphémisme), je me prends un gros « non » dans la tronche. Bon, c’était dit d’une manière un peu plus diplomatique, mais quand même, à quoi pensent-ils ? Apparemment Vlad, ce nanti, gagne trop. C’est-à-dire, il a un salaire, quoi.
Toujours est-il que j’en ai retiré quelque chose, de cette expérience. Oui, parce qu’il y a toujours quelque chose de positif même dans une expérience négative. C’est la psy de ma formation, qui est du genre enthousiaste, qui nous l’a dit. Elle dit aussi des choses comme « Un couple, c’est comme un jardin » ou « Quand vous quittez les malades avec un sourire, vous leur donnez un cadeau ». Ce qui me change des lacaniens. Donc voilà ce que j’ai appris : si vous voulez avoir droit au RSA, pardon, rSa, il vaut mieux vivre chez vos parents et n’avoir aucun frais à débourser que de vivre avec votre mec, qui paye beaucoup de choses auxquelles vous aimeriez bien participer. Parce qu’il a le malheur d’avoir un salaire. Donc il est censé vous entretenir. Normal.

Moralité : faites-vous larguer.
(Sur ce, je m’en vais trouver des ménages.)